L’auteur aborde l’écroulement de Bretton Woods, ses " années magiques " au FMI, puis ses sept ans de " crise permanente " à la tête de la Banque de France, avant de participer à la reconstruction de l’Europe de l’Est comme président de la BERD, succédant à Jacques Attali. Jacques de Larosière couvre des phases de notre histoire financière, dont certaines mal connues. Ce grand commis de l’État a contribué à la création d’une direction du Trésor algérien et du dinar, gages d’une stabilité financière minimale du pays après les années de guerre. Il a participé à la mise en œuvre, avec le secrétaire au Trésor américain James Baker, du sauvetage financier de l’Amérique du Sud. Nommé gouverneur de la Banque de France, il a affronté des dévaluations successives… et des Allemands qui refusaient de porter leur part du fardeau. Adepte d’une politique anti-inflationniste, il a contribué à affirmer une indépendance vis-à-vis du gouvernement, à mettre en œuvre la désinflation compétitive en France et à rétablir une confiance avec nos amis d’outre-Rhin, préparant ainsi la grande aventure de l’euro. Enfin, cet Européen convaincu nous interpelle quand il commente les décisions des institutions européennes en matière de réglementation bancaire. Ce haut fonctionnaire français, serviteur d’un Etat fort, considère que les règles de Bâle 3 édictées par des Européens, des Américains, des Japonais, mais appliquées en vérité par les seuls Européens, conduisent à faire le lit des banques d’outre-Atlantique sur le terrain de jeu biaisé européen.
Cet ouvrage reprend la vie de son illustre auteur, en commençant par des souvenirs de jeunesse – l’enfance, l’Algérie – et se poursuivant à " la rue de Rivoli ", à Washington, à Londres. Ce livre de souvenirs, beaucoup plus accessible que les récents mémoires de Ben Bernanke, n’est assurément pas un testament professionnel ou philosophique !
Source : Le Cercle Turgot